« La chaise de la réflexion »

As salamou aleykoum wa rahmatoullah mes chères soeurs,

Dans beaucoup d’écoles maternelles, les institutrices ont recours à cette fameuse chaise de la réflexion.

La première fois, c’est une petite fille qui m’en a parlé en me disant :

« Ibrahim est allé sur la chaise de la réflexion parce qu’il fait des bêtises ».

Et moi je lui ai demandé : « à quoi ça sert la chaise de la réflexion ? »

Elle m’a tout simplement répondu ‘à réfléchir


Question

En maternelle, ils donnent aux enfants des punitions appelées ‘la chaise de la réflexion’ ou ‘la serpillière de la réflexion’. Est-il correct d’agir de la sorte ?

Réponse

D’un point de vue pédagogique, il n’est pas correct d’emprisonner l’enfant dans une chambre, un chiffon, ou une chaise en lui disant « réfléchis et reviens ».
En maternelle, un enfant ne fera pas de distinction entre une bonne et mauvaise chose en se basant sur l’éthique, mais bien en fonction de ses sentiments.

Illustrons ceci par un exemple :

Un enfant est assis à côté d’un autre et il lui prend son crayon sans lui demander son autorisation. Son ami lui dit ‘donne-moi mon crayon !’, et le lui tire de force. L’autre réplique en utilisant des coups pour reprendre son crayon. Dans cette situation, si vous deviez punir un des enfants en l’envoyant sur la chaise de la réflexion, lequel auriez-vous choisi ?

Disons que vous avez opté pour celui qui a pris le crayon sans autorisation. « Va et réfléchis à ce que tu viens de faire en t’asseyant sur la chaise » lui avez-vous dit.

Pour que l’enfant puisse réfléchir à une erreur et y méditer, il faut un point de référence. Il doit penser en fonction d’une règle morale, « Prendre sans autorisation est un mauvais comportement en raison des motifs suivants » (…).
Cependant, en maternelle, l’enfant n’a pas atteint cette capacité de réflexion. Si vous demandez à l’enfant, il vous dira « J’ai voulu écrire avec ce crayon-là ».

Un enfant agit avec ses sentiments. Il n’est pas correct, d’un point de vue pédagogique, d’attendre d’un enfant qui a agi avec ses sentiments qu’il raisonne et demande pardon.

L’enfant est allé s’asseoir sur la chaise, et un petit temps après, il a demandé pardon à son institutrice. Il demandera pardon car il s’est senti rabaissé, écrasé, et parce qu’il se sent coupable, parce qu’il veut de nouveau s’asseoir à côté de son ami, parce qu’il a ressenti de la peine à cause de ce rabaissement. Pas parce qu’il a gagné une vertu. L’enfant va demander pardon parce qu’il refuse de rester plus longtemps seul et rabaissé sur cette chaise.

Encourager l’enfant à s’excuser dans cette situation est une éducation comportementale. (…) Oui, désormais cet enfant n’agira plus jamais de la sorte lorsque l’institutrice sera dans les parages. Mais lorsque l’institutrice ne sera pas là, il le fera à nouveau. S’il est encore puni, cette fois il mettra dans son cartable une affaire d’un autre élève, quand personne ne le verra.
(…)

Mais dans ce cas, que faire ?

L’institutrice doit essayer de comprendre l’enfant, même si cela lui prend du temps. Elle doit tenter de se lier sentimentalement à l’enfant sur base de la confiance.

« Je peux te dire quelque chose ? Pourrais-tu réfléchir un peu : tu serais content si quelqu’un d’autre prenait ton crayon sans te le demander ? »

Ainsi, il faut encourager l’enfant à avoir de l’empathie.

Tout problème ne doit pas nécessairement être résolu sur le champ. Tant que l’institutrice protège l’enfant qui est mis à mal dans une situation, que l’institutrice voit le problème, elle peut essayer de trouver le bon moment pour la résolution du problème.

Plus tard dans la même journée, elle peut essayer de raconter cet événement sous forme de petite histoire du genre:

« Un oiseau est venu près d’un autre oiseau qui était près de lui et qui avait faim. L’oiseau qui avait faim était si fatigué qu’il venait d’ouvrir son bec pour manger, que l’autre oiseau a mangé avant lui toutes les graines qu’il avait devant lui. L’oiseau qui avait faim était triste, parce que si quelqu’un prend les affaires de quelqu’un d’autre sans demander l’autorisation, alors l’autre sera triste. Et l’oiseau aussi pourrait être triste. »

Ou alors, l’institutrice peut raconter une petite anecdote en se basant sur sa propre vie.

« Quand j’étais petite, j’avais une poupée que j’aimais beaucoup. Un jour, je l’ai perdue, je ne l’ai plus retrouvée. Un jour, j’ai appris qu’une amie à moi a pris ma poupée sans me le demander. J’étais vraiment très triste. »
(…)

Lorsque l’enfant commet une erreur, il n’est pas correct de dire à l’enfant de façon superficielle : « Tu t’assieds sur la chaise jusqu’à ce que tu comprennes ta faute et puis tu viens demander pardon », sans lier le comportement en question de l’enfant à de l’empathie.

Pour qu’un enfant puisse accepter et comprendre un comportement, ceci passe par l’acceptation des racines sentimentales de ce comportement. Concernant les adultes : une modification comportementale aura lieu lorsque ceux-ci seront liés à l’honneur, aux valeurs et normes, et aux exigences sentimentales et sociales.

Avec ce type de punition, l’enfant se conformera à des comportements, oui, mais il les délaissera à la première occasion puisque ces comportements ne se sont pas ancrés en lui.

Traduit par : Oum Soumeyya

Source : Adem Günes

6 Commentaires sur “« La chaise de la réflexion »

  1. fatfat says:

    selem alaikom
    Merci pour vos articles
    j’en ai pleurer car j’ai moi même punit plusieurs fois mes enfants et je ressens un fort sentiment de culpabilité. ..
    Je regrette oh combien je regrette ..? je les aime mes enfants mais souvent la fatigue et le surmenage l’emporte et la punition et la solution de replis … Je n’ai jamais penser aux conséquences comme le dit adem gunes il ya des brisures qui se verront tôt ou tard et cela m’a interpeller ma fait beaucoup réfléchir. ..

    merci à vous
    ps: ou pouvons nous trouver des livres sur l’éducation des enfants les miens ont 3 et 5 ans .. svp ? et quels ouvrages pourriez vous oum soumeya me conseiller .BarrakaAllah o fik.

    • oumsoumeyya says:

      Wa aleykoum selam wa rahmatoullah ma soeur,
      Barakallahou fiki pour ton intervention touchante…
      Les livres de Adem Günes sont en turc, et certains en anglais, pour l’instant ils ne sont disponibles que dans ces deux langues.

  2. fatfat says:

    selem alaikom
    Merci pour vos articles
    j’en ai pleurer car j’ai moi même punit plusieurs fois mes enfants et je ressens un fort sentiment de culpabilité. ..
    Je regrette oh combien je regrette ..? je les aime mes enfants mais souvent la fatigue et le surmenage l’emporte et la punition et la solution de replis … Je n’ai jamais penser aux conséquences comme le dit adem gunes il ya des brisures qui se verront tôt ou tard et cela m’a interpeller ma fait beaucoup réfléchir. ..

    merci à vous
    ps: ou pouvons nous trouver des livres sur l’éducation des enfants les miens ont 3 et 5 ans .. svp ? et quels ouvrages pourriez vous oum soumeya me conseiller .BarrakaAllah o fik.

  3. fatfat says:

    selem alaikom
    Merci pour vos articles
    j’en ai pleurer car j’ai moi même punit plusieurs fois mes enfants et je ressens un fort sentiment de culpabilité. ..
    Je regrette oh combien je regrette ..? je les aime mes enfants mais souvent la fatigue et le surmenage l’emporte et la punition et la solution de replis … Je n’ai jamais penser aux conséquences comme le dit adem gunes il ya des brisures qui se verront tôt ou tard et cela m’a interpeller ma fait beaucoup réfléchir. ..

    merci à vous
    ps: ou pouvons nous trouver des livres sur l’éducation des enfants les miens ont 3 et 5 ans .. svp ? et quels ouvrages pourriez vous oum soumeya me conseiller .BarrakaAllah o fik.

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