Toc, toc, toc ! – Chronique de notre Psychologue 3

Toc toc toc -Psychologue Nilgün Eryilmaz

As salamou ‘aleykoum mes chères sœurs! Aujourd’hui, nous laissons la parole à notre psychologue Nilgün ERYILMAZ qui a choisi cette fois d’aborder un thème qui en dérange plus d’une: les TOC! D’où est-ce que ça vient? Comment savoir si on en souffre? Comment s’en débarrasser? Je vous invite à lire cet article pour en savoir plus.

Qu’est-ce que le TOC ?

Le trouble obsessionnel compulsif ou TOC est un trouble anxieux. Il se caractérise par l’apparition de pensées intrusives récurrentes liées à une peur ou une appréhension, ce sont les obsessions. Ces dernières sont contrées par des compulsions, qui consistent en des comportements qui permettent de réduire l’anxiété éprouvée par l’apparition de l’obsession. Progressivement des rituels sont mis en place afin de contrer le sentiment d’anxiété.

Le TOC apparaît généralement durant l’enfance ou l’adolescence, mais peut également se montrer à l’âge adulte. Les TOC touchent aussi bien les femmes que les hommes. Le patient peut souffrir d’une ou plusieurs obsessions simultanément. La personne souffrant de TOC sait que ses compulsions sont irrationnelles. Toutefois, elle ne peut s’empêcher de produire ce comportement car l’anxiété deviendrait insoutenable.

Qu’en est-il du quotidien des personnes souffrant de TOC ?

Les TOC les plus fréquents concernent les lavages et les vérifications compulsives. En ce qui concerne les lavages, la personne va nettoyer ou se laver de manière répétitive par peur de contamination ou de souillure. Dans le cas des vérifications, il s’agira de vérifier les portes, les robinets, le gaz ou la lumière de manière démesurée. Par ailleurs, il peut s’ajouter une variante à ces compulsions où la personne se lave ou vérifie un nombre pair ou impair de fois.

Les compulsions sont envahissantes. Elles prennent du temps et peuvent aller jusqu’à empêcher la personne qui en souffre de mener une vie normale. Le cas typique de la personne qui ressent la phobie permanente d’avoir écrasé quelqu’un lorsqu’elle conduit en voiture peut en constituer un exemple. Cet individu devra refaire le chemin qu’elle vient d’emprunter afin de s’assurer qu’elle n’a blessé ou tué personne. Dans des cas extrêmes, il vérifiera également la route du retour et cela jusqu’à n’en plus sortir.

Le TOC peut également avoir trait à des doutes : Ai-je bien fermé le gaz, l’eau, l’électricité? N’ai-je pas oublié de fermer la porte à clé? Ai-je bien noté le numéro de ma commande? Etc.

L’anxiété perturbe le quotidien de la personne souffrant de TOC et sa maladie devient alors une priorité. Par voie de conséquence, la vie privée, sociale et professionnelle s’en trouvent perturbées.

Les TOC : un cercle vicieux !

Les patients atteins de TOC se doivent de ne pas laisser la maladie progresser. En effet, le trouble obsessionnel compulsif est un trouble que l’on peut qualifier comme étant capricieux. Plus vous lui en donnez, moins il sera satisfait et plus il en voudra. Les compulsions n’apportent dès lors qu’un soulagement temporaire. Donnons l’exemple d’une personne qui se lave les mains 3 fois afin d’être convaincue qu’elles sont propres. Quelques jours plus tard, cela ne sera plus suffisant, il lui faudra les laver à 5 reprises pour ressentir le même degré de satisfaction. Et ainsi de suite… Il est donc nécessaire de les contrer rapidement afin que ces comportements n’envahissent le quotidien telle une épidémie.

Que faire en cas de TOC ?

Lorsque la maladie est à ses débuts, le patient peut tenter de prendre conscience de la pensée qui l’oblige à se comporter de manière irrationnelle. Par ailleurs, la personne peut, à un moment donné, se concentrer sur une autre activité jusqu’à ce qu’elle n’éprouve plus d’anxiété. En effet, il faut savoir que l’anxiété que le patient éprouve augmente jusqu’à un certain seuil. Ensuite, l’anxiété diminue progressivement. Il sera dès lors question de pouvoir se contrôler jusqu’à ce que l’anxiété diminue. Cela n’est pas chose facile puisque les compulsions sont irrépressibles!

La psychothérapie comportementale est le traitement le plus souvent utilisé en cas de trouble obsessionnel compulsif. Le patient sera exposé de manière répété et sous le contrôle du psychologue à la situation anxiogène. Il s’agit d’un parcours difficile puisque la personne devra faire face à l’anxiété en tentant d’exercer un contrôle sur ses compulsions. Néanmoins, le taux de rechute est faible. En outre, lorsque la personne se trouve à nouveau face à un TOC, elle sait comment procéder afin de la contrôler.

Le traitement médicamenteux est une autre alternative. Toutefois, le taux de rechute est élevé dès lors que le traitement prend fin. Ce dernier est souvent associé à la thérapie comportementale dans les cas sévères.

Dans tous les cas, il est fortement recommandé de consulter un psychologue dans les cas de trouble obsessionnel-compulsif. N’attendez pas que votre trouble envahisse votre quotidien. Plus vous tarderez, plus il sera long et difficile de revenir en arrière.

Nilgün ERYILMAZ
Psychologue

2 Commentaires sur “Toc, toc, toc ! – Chronique de notre Psychologue 3

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